
Note : Avant de commencer ce test j’aimerais dans un premier temps remercier Ubisoft France de nous avoir permis de réaliser ce test avec une clé Xbox Series X. Je vais essayer d’être le plus franc possible sur une licence qui me tient à cœur depuis plus de 15 ans. Mon parcours de UbiStarPlayer et autre proximité avec quelques personnes de différents studios Ubisoft ne rentrera pas en compte sur ce test. C’est avec mon cœur et mon ressenti que je vais vous donner mon avis. Ami(e)s Assassins, aiguisez vos lames !

Prenons quelques secondes pour vous resituer cet épisode et son contexte.
Japon, XVIᵉ siècle, en pleine période Sengoku. Le focus se porte sur une lutte millénaire que tout le monde connait bien : La Confrérie des Assassins versus celle de l’Ordre des Templiers. Dans cet Assassin’s Creed Shadows, tout part d’un simple vol d’une boite. Naoé, pourtant vigilante, se la fait voler durant une attaque sournoise. Sans vous spoiler le début de l’histoire, Naoé va devoir, par tous les moyens, retrouver cette boite qui pourrait changer la face du monde. Avec un caractère bien forgé de part les épreuves vécues, la shinobi n’aura à l’esprit que vengeance et colère.

Quand au second personnage, il s’agit de Yasuke (qui a vraiment existé) et son histoire très bien ficelée va se dénouer devant nos yeux. Esclave d’origine africaine un jour, samouraï le lendemain, Yasuke verra son chemin perturbé par une rencontre : Naoé. Une intrigue aux multiples points communs va se mettre en place, des choix aux conséquences incertaines vous attendront également au fil du jeu.
C’est dans ce contexte que notre quête commence. Nos premiers pas seront aux côtés de Naoé. Chaque seconde qui passe ne fait qu’accroitre sa colère envers son ennemi juré : Oda Nobunaga. Ce dernier a joué un rôle important dans l’histoire pour que notre héroïne lui dévoue une haine sans nom. C’est dans cette optique que nous allons incarner cette shinobi au katana bien aiguisé.



Partons à la (re)découverte d’un univers que l’on connait déjà …
Quand je parle d’Assassin’s Creed, je vous parle d’une licence mythique. Chaque année – voire tous les 2 ans – un AC est de sortie. Après tant d’années à ravir joueuses et joueurs, il arrive parfois que certains épisodes ne plaisent pas à tout le monde. Jonglant entre les 2 plus gros studios du Canada (ceux de Montréal et ceux de Québec) c’est souvent la « guéguerre », à savoir qui fera le meilleur des AC. Ici je vais vous parler d’une expérience unique que j’ai essayé de dissocier des autres épisodes depuis Assassin’s Creed premier du nom.
Toute licence à succès garde souvent sous le coude les ingrédients qui lui assurerons un avenir plus ou moins radieux. Avec Assassin’s Creed Shadows, on n’échappe pas à la règle de cette recette. Quand on achète un AC on sait à quoi s’attendre. Dans cet opus, pas de révolution. Il faut dire les choses. ACS ne vous fera pas redécouvrir le gameplay et ne vous mettra pas face à des innovations qui vont faire que la série va prendre un nouveau virage. Il faut assurer le coup avec des concepts que tous les joueurs connaissent.



N’oublions pas les prémices de AC1 avec son évolution « verticale positive« , de pouvoir sauter de hauteurs vertigineuses et d’escalader des monuments mondialement connus. AC Black Flag aura intégré une évolution de « verticalité négative » avec ce que j’appelle le -1 avec la possibilité d’aller sous l’eau. Ces 2 ingrédients sont les essences même de la licence et il est difficile de trouver autre chose que ces 2 axes.
Ubisoft connait parfaitement ces mécanismes et peut s’en servir encore et encore mais est-ce une garantie quant au succès du jeu ? Difficile de répondre à cette question car de nombreux studios (asiatiques entre autres) sortent de leur terrier et font des jeux de malade. Ambiance, bande son, visuel, émotions … Tant d’éléments que Ubisoft doit maintenant mettre en place dans tous ses prochains jeux pour franchir un cap et redorer le blason du crédo.

Pour terminer ce petit chapitre sur l’évolution des AC depuis des années, je pourrais juste vous dire que des moteurs tel que celui de Kojima (Decima) ou encore le très connu Unreal Engine 5 sont des monstres de technologie qui donnent des jeux tel qu’on les connait aujourd’hui. La vitrine est posée avec par exemple le dernier trailer de gameplay de Death Stranding 2. Je ferme volontairement la parenthèse ici en disant que le moteur Anvil doit faire un « gap » de fou ou être remplacé par un nouveau moteur, plus puissant avec plus de possibilités de calculs, en exploitant les technologies des consoles actuelles. Fin de la parenthèse.
Revenons à nos moutons …
Naoé est une shinobi qui a une approche souple, dandinant autour de ses ennemis en jouant avec les ombres et lumières pour rester cachée. Son gameplay donne un peu de fraicheur, car il vous forcera à jouer les infiltrés. C’est à pas de velours et avec une certaine agilité que vous allez devoir vous faufilez dans les forts, les grottes et autres quêtes annexes vous menant dans les contrées les plus profondes. Jouer à la manière d’un chat est un véritable plaisir pour lequel j’ai opté.
Quant à Yasuke, il est le déménageur de l’extrême. Viril, menaçant, imposant, tel un Sébastien Chabal des temps modernes, il aura toute votre affection si vous aimez envoyer des coups de pieds spartiates ou encore de trancher non pas la gorge de vos adversaires mais bien les têtes afin de les faire rouler le long des chemins de campagne.
Les 2 gameplay sont différents et complémentaires. Quand l’un se verra forcer de jouer la discrétion, l’autre lui apportera son aide en enfonçant des portes à grands coups d’épaule pour que le binôme se rejoigne afin de mener leur mission. Cela ne veut pas dire qu’ils ont la même perception de leur quête personnelle mais une manière de s’entraider pour assouvir leurs propres fins.

Après plus de 40h de jeu, je suis en mesure de vous donner un avis assez tranché sur ce que cet opus m’a donné comme sensations, comme frustration mais aussi comme expérience de jeu.
Étant un habitué des AC depuis fort longtemps, j’ai pu rapidement mettre en application tous les mécanismes appris depuis tant d’années. C’est un plaisir non dissimulé de prendre un AC et de le lancer comme si on l’avait laissé hier en pause. Cela peut donner une certaine frustration à des joueurs lassés de ces engrenages rouillés mais qui marchent encore en 2025. Faut-il un renouveau et donc devoir tout remettre en cause pour faire plaisir aux joueurs ? C’est une grande question. Il faut savoir changer son fusil d’épaule. Ubisoft doit écouter la communauté pour avancer de manière positive.
J’essaie de jouer avec une pensée neutre. Trouver ici et là des détails (car oui on parle de détails) qui feront de cet Assassin un bon AC. Et c’est dans ce sens ou j’ai fait des segments de jeu dédiés à l’exploration, à des quêtes annexes mais aussi à regarder simplement comment réagi le jeu. Et je peux vous dire que j’ai trouvé énormément de points forts au jeu.



La pluie et le beau temps …
La météo est gérée de manière totalement aléatoire. Chaque saison ne se ressemble pas. Des vents violents viendront affecter votre marche. La neige également que je trouve de très bonne facture pèse lourd sous nos pieds. La physique et l’inertie sont bonnes et cela aurait mérité de pousser dans l’extrême ces sensations. On aurait pu laisser un choix dans les options en mode « effets physiques naturels » de 0 à 10.
Le bon, la brute et le truand … (et la shinobi)
Les combats sont dynamiques et les enchainements sont valorisés par des frappes plus puissantes au fil des coups. Le lock est encore mieux géré que dans les autres AC. On tourne facilement autours des ennemis et les attaques normales et puissantes sont également mieux gérées. Seul les « vibrations » dans les combats (bloqué sur une échelle, sur une marche d’escalier ou dans l’embrasure d’une porte) vont vous mettre en défaut car les caméras ne suivent plus. Note à préciser : le niveau entre le joueur et les ennemis est revu à la hausse. C’est-à-dire que les combats sont plus serrés et si vous avez ne serait-ce que 3 ou 4 niveaux de différence dans vos duels, vous allez souffrir. C’est une bonne idée d’avoir pris en compte la hiérarchie des niveaux. Je valide ce point.

Ce qui a été abordé plus haut est valable pour Yasuke. Seule la force brute de Yasuke saura mettre à mal la horde qui bloquera votre chemin. Le pas lourd mais les attaques massives viendront à bout plus facilement que les duels que peut avoir Naoé. La taille et le poids sont des éléments vraiment distincts chez l’un et l’autre. Cela rajoute encore plus de véracité dans les combats, et le rendu est plus « humain » que dans les autres AC.
Vous ne serez pas déçus manette en main des réactions physiques et tactiques de votre personnage. Chacun possède ses forces et ses faiblesses pour avancer au mieux. En tout cas ce sont 2 protagonistes avec 2 façons de jouer différentes.
De vrais tableaux grandeur nature …
Le Japon Féodal est une bénédiction pour nos rétines. Encore plus dans cet épisode, j’ai pris le temps de me balader. Je ne suis toujours pas adepte du cheval pour parcourir la carte. On croisera bon nombre de hérons, tanukis et autres cerfs. Entre flocons, pluie et feuilles me tombant sur le visage, je découvre lacs, ruisseaux et autres plateaux de méditation. Je m’émerveille sur les couleurs automnales comme j’ai pu les voir au Canada en plein mois d’octobre. Les arbres et les bambous se plient sous l’effet du vent, même au loin … très loin ! Un joli travail de profondeur a été apporté et lors des points de synchronisations on peut voir au-delà de ce que tu vois (si t’as la ref’) C’est un délice pour nos yeux. Autant vous dire que même sur ps5 FAT ou Xbox Series X la qualité visuelle est vraiment raffinée. J’ai pu voir des screens de la version ps5 PRO, c’est simplement somptueux (bon faut la TV qui va avec hein). Ubisoft a mis le paquet pour nous en mettre plein les mirettes. Bravo et quel boulot !
Métier ? Photographe …
Le mode photo présent dès l’instant ou vous allez installer le jeu est un véritable « piège », un traquenard. Quand vous commencez à prendre 1 ou 2 photos le piège s’est refermé sur vous. Pour vous dire j’en suis à près de 120 photos. Vous allez me dire à quoi ça sert ? D’autre vous dirons à rien mais nous les puristes on va vous dire « regarde le contrejour sur les cheveux de Naoé avec le soleil couchant … » tout ça tout ça ! On est photographe ou on ne l’est pas
Ce sont ces détails qui font que l’on aime AC. Parti pour rejoindre un point B marqué sur la carte, nous voilà sorti du sentier pour observer un héron pêchant un poisson, ou encore pour venir en aide à un villageois en détresse ; sans parler des quêtes annexes qui sont de qualité (enfin). Elles proposent du divertissement et non de la redondance épuisante mentalement. C’était faible sur d’autres AC mais ici avec un décor paradisiaque on prend plaisir à faire ces quêtes. Tout est une question de prendre du plaisir dans un jeu et cet AC redonne l’envie d’avoir envie (t’as à nouveau la ref’ ?)

Et dans tout ça ont fini quand le jeu ?
Parlons temps …. Sablier … Horloge qui tourne … Car oui c’est bien l’envie d’Ubisoft de vous embrigader dans leur délire pour que vous ne puissiez plus lâcher la manette. Entre piles, recharge, et autres astuces pour ne pas tomber en rade de batterie avec votre Dual Sense ou votre Xbox controller, c’est vraiment très dur de lâcher la manette. Tout est accrocheur dans cet opus. Chaque vallée renferme son lot de surprises, chaque Shiba ou chat rencontré sont une source de câlins puissance 1000 (pour se donner un peu d’oxygène après avoir tué 10 gardes niveau 30). Le point fort de cet Assassin’s Creed Shadows est le côté captation visuelle qui fait que vous voulez tout regarder, tout faire, tout chercher et tout ramasser. Chaque point jaune est une ressource, et il ne doit plus en rester pour que ce côté « satisfaction » et « completionist » se déclenche en vous. La jouissance vidéoludique prend le dessus quand vous tranchez la gorge d’un molosse qui vous aura donné du fil à retordre.
Yasuke encore plus tant son côté bestial transpire de chacune de ses pores. C’est une machine à détruire et vous prendrez un malin plaisir à choisir votre « finish him » pour faire mordre la poussière à votre adversaire. C’est son côté nounou…. Non je déconne il défonce tout sur son passage POINT.
Voilà ce que cet Assassin’s Creed Shadows m’a donné comme impression. Alors oui il n’est pas parfait, oui la mission reste toujours la même à savoir : vilain pas beau m’a piqué mon fragment d’Eden et je dois le récupérer. Mais c’est toute cette toile d’araignée autour qui fait que pour moi cet épisode est un succès. Chaque moment passé dans le du jeu me donne une dose d’adrénaline me poussant à y retourner encore et encore. Alors vous allez me dire « ouais c’est ton côté Ubi lover » qui ressort ? Non pas du tout. Y’a pas mal d’AC que je ne trouve pas bon voir même à côté de la plaque mais ACS est un top 5 pour moi des meilleurs AC.

Je ne vais pas vous spoiler tel ou tel détail du jeu car vous aurez envie de les découvrir par vous-même, mais je valide fort voire très fort cet Assassin’s Creed Shadows.
N’en déplaise à certains, je n’ai qu’une hâte c’est de retourner dans ces campagnes retranchées pour regarder les chatons se rouler dans l’herbe et me montrer leur bidon pour que je puis les caresser. C’est ce que j’attendais de cet ACS.
Point Info : Ghost of Tsushima est visuellement au-dessus mais les 2 ne jouent pas dans la même catégorie. Les deux sont énormissimes. En tout cas moi je retourne jouer les shinobi, car oui vous l’avez compris je suis fan de Naoé … vous savez la femme badass …
Ambiance Japon féodal incroyable
Les 2 protagonistes complémentaires
Pas de réelles innovations
Stagne un peu sur l’ensemble général du jeu en tous points
