No place for Bravery est un jeu d’action-RPG développé par Glitch Factory, petite équipe de développeurs brésiliens ambitieuse qui nous propose ici un jeu d’action vu de dessus. Les développeurs décrivent eux-mêmes leur jeu comme étant un jeu à la Dark Souls, donnant d’entrée de jeu le ton concernant le niveau de difficulté.
Dans No place for Bravery, vous incarnez un homme nommé Thorn, grand bonhomme taciturne et ténébreux qui cherchera à tout prix à récupérer sa fille Leaf, enlevée par un sorcier maléfique. Pour ce faire, celui-ci devra parcourir un monde lugubre et violent, peuplé de créatures maléfiques, d’humains corrompus par la guerre et d’hommes-bêtes peu scrupuleux. Ce monde, nommé Dwer est aussi la toile de fond du passé de Thorn et le joueur aura vite fait d’apprendre que cet homme cache en lui sa part de ténèbres et des souvenirs troublants. En effet, de nombreux « flashback » et même des séquences de jeu vous replongeront dans le passé tumultueux de Thorn, sa vie de mercenaire, les origines de l’enlèvement de sa fille et sa relation complexe avec son fils handicapé.
Sous une couche apparente de jeu d’action 2D violent et brutal se cache une histoire intéressante et profonde que le joueur aura envie de percer à jour. C’est ici un très bon point car les jeux du genre ne manquent pas, et il est rare de tomber sur un dans lequel l’histoire vous agrippe comme celle de NPFB. Des personnages bizarres et intriguant viendront croiser votre chemin, des mercenaires mi-homme mi-chien, une femme dite la « sans oreille », véritable tireuse d’élite à l’arc, Ghid le sorcier mystique et bien d’autres…
Thorn part donc en quête de sa fille avec son fils Phid, après un tutoriel/introduction assez balèze vous racontant les bases de l’histoire et vous permettant de vous familiariser avec les touches.
Thorn possède au début de son aventure une seule l’arme, l’épée qui vous permettra de faire de petits combos mais également de libérer votre seconde main pour y loger un bouclier, qui lui permettra de parer pièges et coups. C’est ici l’un des premiers points un peu négatif du jeu car il vous faudra beaucoup de temps pour maitriser les « timing » des coups. J’entends par là que les mouvements de Thorn sont un peu patauds et il m’est arrivé de rater des parades ou des déplacements à cause de cela. Il faudra un peu de temps pour s’habituer au manque de réactivité du personnage et il m’est par exemple arrivé de faire le choix de prendre des dégâts et de spammer une attaque plutôt que d’essayer de parer en sachant que le timing allait être compliqué à réussir.
A part ceci, le reste est réussi, il y une esquive, une jauge de « posture » qui vous indique combien d’attaques vous pouvez parer sans être étourdi et une jauge d’endurance qui elle se vide peu à peu quand vous esquivez en chaine. Assez classique mais adapté aux combats et aux rencontres. Plus tard dans votre aventure, vous trouverez le marteau, lent mais dévastateur et pouvant briser la défense ennemie et enfin l’arbalète, redoutable à longue portée. Ces armes pourront être enrichies de coups spéciaux et autres bottes, que vous débloquerez après avoir trouvé l’artefact approprié.
Les combats dans NPFB sont plutôt nerveux malgré la lenteur mentionnée plus haut, et la courbe de progression de difficulté est à mon sens bien jaugée. Chaque ennemi pourra être achevé via une manipulation spéciale afin que celui-ci loot un peu plus d’objets ou un peu plus d’or, un concept un peu… étrange mais qui au fil du jeu sera assez addictif. Le bestiaire reste assez simple mais suffisamment varié pour vous pousser à mémoriser les « pattern » des ennemis (après tout nous avons dit jeu à la Dark Souls au début de ce test). Gobelins, créatures maléfiques, sorciers et bêtes sauvages, tout est là pour vous empêcher de progresser dans votre quête et il faudra tailler en pièce tout ce beau monde pour continuer les recherches de votre fille.
A votre arsenal s’ajouteront des objets que vous pourrez acheter ou trouver sur les ennemis. Un marchand itinérant vous proposera des fioles en tout genre (soin, endurance, bouclier…) ainsi que des munitions spéciales pour l’arbalète, des bombes et des couteaux de lancer. Voici d’ailleurs un autre point positif du soft de chez Glitch Factory, les objets sont vraiment utiles et il vous faudra les utiliser et gérer leur stock avec parcimonie. Les combats étant difficiles et punitifs, utiliser des couteaux pour temporiser le temps de se repositionner ou des potions qui guérissent sur le temps seront deux choses à maitriser pour survivre un maximum de temps. Comme dans tout bon jeu d’action-RPG, l’or sera disséminé un peu partout dans le monde, dans des coffres et des cachettes et bien sûr sur les cadavres de vos ennemis.
La mort dans NPFB vous renverra au point de sauvegarde le plus proche, une sorte d’autel d’anciens guerriers que l’on active lorsque l’on passe à côté (tel le « bonfire » de Dark Souls), mais chaque mort viendra prélever un tribut sur votre or…. Gare donc aux morts en chaine qui vous dépouillerons de vos richesses. C’est d’ailleurs ce même autel que vous activerez pour acheter des compétences avec les artefacts trouvés et — plus tard — vous téléporter d’une zone du monde de Dwer à une autre.
Le monde de NPFB est varié et intéressant. On passe de la ville principale, l’ « Ossuaire » à des cavernes mal éclairées, une mine naine décorée de statues et faite dans la roche, ou bien encore des forêts hostiles et verdoyantes. Graphiquement, le pixel art est très réussi et les animations également. Le jeu fait penser à un Bastion, un Children of Morta ou un Hyper Light Drifter par sa touche graphique et son gameplay.
On appréciera surtout les mimiques et les gestes des personnages et des ennemis, le niveau de détails lors des zooms sur les personnages au moment de discussions clés de l’histoire. On sent que l’équipe de Glitch Factory a passé du temps sur les dialogues et sur les ambiances lors des moments importants de l’histoire. Tout comme dans Hyper Light Drifter, la caméra viendra zoomer ou dézoomer pour vous montrer un lieu impressionnant ou au contraire créer une ambiance plus intimiste lors des dialogues. La musique et les effets sonores sont eux aussi réussis, la musique sait être tour à tout épique ou plus discrète en fonction des moments et les bruitages — coups d’épée, impacts, déplacements et exécutions d’ennemis — sont jouissifs et réussis.
NPFB réussi donc le pari de concilier jeu d’action difficile et violent avec narration riche et prenante. On finit par s’attacher à Thorn et à son fils et à vouloir comprendre ce qui est arrivé à sa fille et pourquoi le monde de Dwer est plongé dans une telle violence. Malgré quelques petits couacs au niveau des combats, des phases de plateformes un peu maladroites et deux crash sur Steam — tout de même — le jeu des brésiliens de Glitch Factory vaut le coup et saura rassasier les amateurs du genre. Pour les autres, si vous n’avez pas encore franchi le pas des jeux d’action-RPG indé vu de dessus, pourquoi ne pas attaquer avec celui-là ?
👍 l’exploration
đź‘Ť des combats sanglants
đź‘Ť une histoire prenante
👎 le manque de vivacité du héros
👎 l’absence de vrai bouton « pause » !
đź‘Ž les phases plateforme