The last of us part II remastered

Comment aborder ce test ? Cela fait maintenant plusieurs jours que j’y pense, mais proposer un test objectif me semble impossible, ce jeu étant aujourd’hui considéré comme un monument de l’industrie vidéoludique. C’est une œuvre qui m’a personnellement profondément marqué et qui a touché mon cœur de joueur, d’homme et de père comme aucun jeu auparavant. The Last of Us est de ces œuvres qui vous poussent à réfléchir à votre rapport au monde et aux autres, et qui jouent avec vos émotions.

Je ne dis pas que le jeu est parfait, mais il m’a tellement touché que cela me semble compliqué de le critiquer objectivement. Je pense que ce qui reste au joueur après avoir vécu l’expérience TLOU dépasse bien les aspects techniques du gameplay, de la frame ou de la 4k. Il reste des émotions, des larmes, de la souffrance, des questions sur soi-même,  sur l’histoire, les personnages, de multiples résonnances. Je pense que TLOU est une expérience à tenter, qu’on aime ou pas le style de jeu. Il faut accepter de se plonger totalement dans cette histoire, sans nécessairement essayer de performer.

Le but de Neil Druckmann, chef d’orchestre de ce titre, et de l’équipe de Naughty Dog est de nous proposer une réflexion sur la relation père-fille, les relations humaines, sur le cycle infernal de la vengeance et de la violence, sur les lourdes décisions à prendre pour nous montrer que le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. Qu’on adhère ou pas à aux choix sans concession du créateur, cette aventure ne peut que toucher le joueur. On ne peut pas rester insensible à ce que le jeu propose. C’est ce qui fait de TLOU une œuvre à part.

Sony sort donc aujourd’hui une version « remastered » de The Last of Us, jeu vidéo sorti initialement sur ps4 en 2020. Le jeu avait déjà eu droit à une mise à jour graphique gratuite pour la ps5 qui était plutôt bonne. Cette version 2024 est donc une deuxième « nouvelle » version exclusive à la ps5.

C’est sur cette version « remastered » que je vais me concentrer. Vaut-elle vraiment le coup pour 50 euros ? Ou même pour 10 euros si vous possédez déjà la version ps4 ?

La version 2024 propose des améliorations natives à la ps5 c’est-à-dire une version 4k fréquences d’images stables, compatible VRR et des chargements plus rapides. Bref, tout ce que proposent les jeux sur ps5 aujourd’hui.

Tout ça, c’est bien, et ça fonctionne effectivement parfaitement sur ce jeu. Mais le jeu sur la ps4 pro avec le patch pour la sortie ps5 était déjà tellement au-dessus de tout ce qui se faisait à l’époque qu’honnêtement la différence avec cette nouvelle version n’est vraiment pas flagrante. Et si vous ne possédez un bon écran 4k, la différence ne sera pas visible.

Qu’on aime ou pas, Naugthy dog est un studio qui compte actuellement parmi les meilleurs et qui tente de placer la barre de l’excellence toujours plus haut. The last of Us part II était déjà dingue à l’époque, et il l’est toujours autant, mais en 4k. Est-ce que ça change ou améliore l’expérience du jeu ? En fait, pas vraiment. Ça reste la même chose. Le jeu était déjà fou techniquement à l’époque, il le reste aujourd’hui. C’est toujours aussi superbe. Le jeu frôle toujours la perfection et propose des idées de gameplay qui restent inédites aujourd’hui encore.

Il n’y a pas, ou très peu, de bug. Les personnages, leurs attitudes et leurs expressions restent à mon sens inégalés. Les chargements sont plus rapides, le tout en 4k avec  30 fps constant en mode fidélité et un mode performance, comme toujours avec un 60 FPS constant mais adieu la 4k. Cependant pour ceux qui peuvent utiliser le vrr il est ici très bien géré pour avoisiner du 40 FPS et et une définition proche de la 4k.

Mais est-ce ce qu’on attend d’une version remastered ? Pour moi, non, pas sur ce point-là. Resident Evil 4, est un bon exemple de version remastered, car le jeu propose une vraie refonte graphique et une mise à jour du gameplay, une proposition qui, au final, transcende le jeu pour offir une expérience plus riche encore. Sur TLOU, ils n’ont rien fait de tout ça. Le gameplay ne change pas, et graphiquement, l’amélioration visuelle reste très légère. Pourquoi ? Parce que le jeu initial proposait déjà une expérience inédite très forte. Que faire de plus ? Pas grand-chose… La version ps4 est encore trop d’actualité. Le niveau d’exigence du jeu avait poussé la ps4 dans ses derniers retranchements et égalait déjà techniquement des jeux dit next gen. Mes ventilateurs ps4 pro s’en souviennent encore !

Mais poursuivons et  voyons ce que nous pouvons dire d’autre. Naughty Dog propose quelques nouveaux modes de jeu, dont un mode speed run. Ok, pourquoi pas ? Il y en a qui aiment. Mais je ne crois pas que TLOU soit un jeu fait pour ça. The Last of Us est un jeu solo narratif, et le narratif est le point le plus important de l’expérience. Ce n’est pas la performance. Le jeu est fait pour prendre son temps, le temps de réflexion, de digérer les évènements. Un mode speed run est à l’opposé de l’expérience mais bon il est là, alors ok, pourquoi pas ?

La version remastered propose aussi un mode guitare. Une fois de plus, c’est un ajout sympa, mais je pense qu’on s’en lasse au bout de trois minutes, car, une fois de plus, le joueur n’a pas nécessairement envie de jouer de la guitare. D’autant plus que la guitare est un symbole important dans le jeu, qui bouscule pas mal les émotions du joueur. Jouer de la guitare après 30h d’immersion dans cette partie 2, 30h de souffrance et de larmes, personnellement ça ne m’intéresse pas. Je ne peux pas toucher à cette guitare ! Mais le mode guitare est très bien fait, c’est clean ! Je l’ai testé 5 minutes, mais honnêtement, j’ai eu du mal à avoir du plaisir sur ce mode.

La version remastered propose aussi des « améliorations graphiques » et une prise en charge de la manette dualsense. Sur ces 2 points, je ne suis pas vraiment convaincu, graphiquement c’est plus « beau », mais la jeu avait déjà placé la barre très très haute, donc oui on se prend des tableaux magnifiques souvent , mais rien de neuf par rapport a sa version ps5 patché, et surtout ce n’est pas une claque next gen. Ici rien n’a été vraiment retouché, on a juste amélioré un peu l’existant avec de la lumières, du raytracing, mais tout était déjà tellement en place et bien en place que pour moi sur ce point non rien n’a été remastered! et pour la dualsense c’est le strict minimum qui a été fait, c’est là , mais parce qu’il fallait. Ca n’a pas été pensé au départ du jeu, donc oui on a une vibration quand il pleut et une cachette un peu dur avec le fusil à pompe mais rien de foufou. Returnal fait beaucoup mieux sur ce point.

Le dernier mode, qui est finalement le plus important de cette version remastered est le mode sans retour. Là aussi, je suis mitigé. Une fois de plus Naughty Dog a fait du très bon travail. Ce sont des arènes de combats que le joueur enchaine et dans lesquelles il doit survivre à des hordes d’infectés ou des groupes d’humains. Si le joueur meurt, il recommence en conservant ce qu’il a gagné. Au bout d’un certain nombre d’arènes et de victoires, on rencontre un boss final. À chaque combat gagné, on débloque des armes, des skins ou de nouvelles compétences. On est dans un  petit rogue-like au final. Le joueur peut incarner énormément de personnages qui apparaissent dans l’aventure principale, chacun ayant des compétences particulières.

C’est sympa ! Le gameplay est bien, et k en’ai rencontré aucun problème ou bug. J’y ai joué 5h en tout. Je me suis amusé, j’ai débloqué pleins de trucs, mais au final je me suis demandé : Qu’est-ce que ça vient foutre dans The Last of Us ?  On a ici un mode sans histoire, on est dans l’univers du jeu, mais pour quoi faire ? Mais bon, c’est un bon mode bonus. On sent que le studio a dit tout ce qu’il avait à dire sur cette partie 2. Le jeu s’est fini avec la dernière note de musique du générique. Il faut maintenant passer à autre chose. Pour moi, ce mode ne sert à rien.

Pour moi, The Last of Us PART II remastered n’est  pas une version remastered. On est davantage sur un gros dlc, sur une mise à jour, un peu comme le dlc de God of War, (qui lui était gratuit) et son mode arène qui, en plus, s’inscrivait dans l’aventure et racontait quelque chose, ce que ne fait pas le mode sans retour de TLOU.

Au final, ça reste un dlc sympa, qui, pour 10 euros, vous permettra de repasser un peu de temps sur le jeu. Mais les nouveaux modes proposés me semblent en complet décalage avec le propos du jeu. On sent que Sony et le studio avait besoin de rentrer un peu d’argent…

Alors attention qu’on ne se méprenne pas sur ce test, qui est plus un billet d’humeur finalement qu’un test… Oui, cette version est la meilleure version du jeu, et si vous ne l’avez pas joué, je ne peux que vous conseiller de prendre cette version. The Last of Us une œuvre forte et majeure de notre temps. C’est une des plus intenses expériences artistiques tous medias confondus que j’ai vécue du haut de mes 46 ans.

Neil Druckmann parvient à dépasser son media pour nous raconter une histoire et nous faire réfléchir à des questions fortes. Il le dépasse par le courage de ses positions, le fait d’obliger le joueur à prendre des directions qu’il ne veut pas prendre, de l’obliger à se regarder lui-même à travers ce que vivent les personnages. Il nous fait vivre son jeu, le laisse nous torturer et générer des émotions incomparables.

Pour finir je vous conseille également de regarder UNE FOIS LE TITRE TERMINE. le documentaire : GROUNDED II : MAKING THE LAST OF US PART II qui retrace le dur chemin de création d’un jeu vidéo et nous permet de découvrir le processus de création d’une œuvre comme celle-ci. Ce documentaire est tout aussi bon que cet incroyable jeu qu’est THE LAST OF US  1 ET 2

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