Unicorn Overloard est un jeu développé par Vanillaware et sorti ce mois-ci sur multi-supports. Il est rare de trouver un jeu qui aborde le genre RPG-RTS d’une manière complètement rafraîchissante, mais c’est pourtant ce que réussit à faire Unicorn Overlord. Son intrigue globale est peut-être plutôt simple, fidèle aux ingrédients du genre, mais lorsqu’elles sont associées à une belle présentation, même les histoires familières parviennent à nous captiver. Ajoutez à cela un excellent système de combat stratégique et une collecte de ressources convaincante et Unicorn Overlord se distingue comme l’un des RPG stratégiques les plus impressionnants auxquels j’ai joué depuis un moment.
Le jeu nous met dans la peau d’un jeune prince nommé Alain, et le jeu démarre sur l’effondrement du royaume alors que la reine vous ordonne de partir tout en se bâttant contre les envahisseurs. Quelques années plus tard, Alain est prêt à constituer une armée rebelle pour reprendre son droit de naissance, mais une magie corrompt les esprits de vos anciens alliés, les poussant à se battre contre vous. Bien que ce ne soit certainement pas original, la force d’Unicorn Overlord réside dans la façon dont sa campagne est présentée. Les histoires sont racontées dans des scenettes courtes qui montrent comment la population survit sous le règne du roi conquérant, et c’est à vous de libérer les cinq royaumes et les habitants qui composent la nation de Fevrith. Pendant ce temps, les histoires secondaires vous permettent de rencontrer et d’en apprendre davantage sur vos alliés, de réaliser des combats secondaires, ou de faire des quêtes de récupération ou d’exploration.
La campagne centrale est divisée en cinq arcs de 10 heures (bien qu’ils puissent prendre moins de temps si vous ne vous arrêtez pas pour accomplir toutes les quêtes secondaires en cours de route), chacun étant isolé dans l’un des cinq royaumes de Fevrith. Il existe un itinéraire optimal à suivre, mais vous êtes libre de parcourir la carte et de mener des combats au-dessus de votre niveau, ce qui signifie que vous pouvez explorer où vous le souhaitez dans le monde ouvert. Vous pouvez même affronter le combat final dans la première heure de l’histoire, mais je vous le déconseille fortement…
Appeler les autres activités principales « Quêtes secondaires » est un peu exagéré, car elles sont réellement le cœur de cette histoire et fournissent les meilleurs moments de votre croisade. La quantité et la variété de ces histoires secondaires sont impressionnantes, vous plaçant dans des situations difficiles qui s’étendent sur tout le spectre moral, car beaucoup de vos alliés potentiels opèrent dans une zone grise avant de rejoindre votre combat. Vous pourrez d’ailleurs choisir à plusieurs reprises si vous souhaitez qu’un potentiel ennemi rejoigne vos rangs ou soit exécuté.
Le système de jeu et de combat mélange les genres, combinant principalement la stratégie en temps réel et les mécanismes de RPG au tour par tour qui vous permettent de regrouper des unités pour former des escouades. Vous contrôlez vos escouades en traçant leur parcours sur une carte, avec la possibilité de suspendre l’action à tout moment et de les diriger vers un nouvel emplacement ou une nouvelle cible. Les batailles ont lieu lorsqu’une escouade entre en collision avec un ennemi, mais les résultats de ces combats sont générés automatiquement, ce qui signifie que vous ne choisissez pas de sorts ou d’actions individuels. Une cinématique facultative montre ensuite comment la bataille s’est déroulée, illustrant pourquoi vous avez gagné ou perdu et si vous pourriez mieux utiliser vos unités. Nous sommes au croisement entre les échecs, FF revenant wings et un RTS classique.
Même si les résultats dépendent en partie de la force de vos unités et de leur équipement, leurs capacités et les conditions de déclenchement que vous leur attribuez sont également essentielles (on pense aux gambits de FF12). Les conditions dictent comment une capacité est utilisée et quand elle sera automatiquement activée – par exemple, si vous avez un archer sans condition attachée à sa capacité de tir, il attaquera par défaut l’unité directement devant lui… mais cela signifie qu’il frappera une unité de première ligne lourdement blindée, ce qui entraîne de faibles dégâts. Au lieu de cela, vous pouvez attacher des conditions qui sélectionnent des cibles spécifiques en fonction de nombreux facteurs différents, comme la priorité aux ennemis volants ou aux unités faibles cachées dans la rangée arrière.
Chaque classe de personnage possède ses propres forces et faiblesses. Les cavaliers font de très bon attaquants et se déplacent vite, les archers ne ratent quasiment jamais leurs coups et sont puissants contre les créatures volantes ou les sorciers, les voleurs attaquent en premier et ont un haut taux d’esquive… Bref, il vous faudra bien peser vos forces et vos faiblesses avant de créer une escouade. Chaque personnage pourra bien évidemment être doté d’un équipement et vous pourrez aussi paramétrer les conditions de déclenchement de certaines capacités – comme dit plus haut. Par exemple, une unité pourra avoir une condition de déclenchement telle que : « lancer un sort de soin sur un allié quand celui-ci est à 30% de HP ou moins ».
Sur le champ de bataille, il vous sera également possible de gagner des « valor points » nécessaires au lancement de pouvoirs spéciaux uniques à chaque classe. Vous pourrez aussi, toujours sur ce champ de bataille, décider de déployer des pièges ou des barricades pour ralentir les ennemis ; ou bien encore conquérir des places fortes afin de bénéficier de bonus, d’obtenir un soutien d’archers ou de permettre à vos unités de récupérer des PV.
Une victoire accorde trois monnaies principales : l’or, l’honneur et la renommée. L’or est explicite, vous permettant d’acheter de l’équipement et des objets entre les missions. L’honneur peut être utilisé pour promouvoir vos unités, ainsi que pour augmenter le nombre d’unités pouvant faire partie d’une escouade et le nombre total d’escouades dont vous disposez. Enfin, la renommée est un total cumulatif qui ne peut être ni perdu ni dépensé, et qui dicte ce pour quoi vous pouvez dépenser votre honneur (par exemple, atteindre le niveau de renommée B est ce qui vous permet de promouvoir des unités). Les trois monnaies peuvent également être gagnées en dehors des combats en rassemblant des ressources et en les livrant aux villes et villages pour les aider à se reconstruire. Il vous encourage à explorer pour trouver des ressources et d’autres secrets, ce qui vous aide ensuite à repérer le prochain champ de bataille, avant que la bataille elle-même ne débloque davantage de villes vers lesquelles livrer des ressources et ouvre davantage la carte. La phase d’exploration, de développement des villes est asses intéressantes pour que l’on souhaite d’y plonger un moment.
Comme à son habitude, Vanillaware nous offre un jeu visuellement somptueux.
Les couleurs et les animations sont sublimes et on retrouve cette pâte manga/pastel/dessins fixes animés unique à ce studio. Les personnages sont tous uniques et bien pensés et les environnements – en exploration ou lors des combats – sont superbes et peuvent passer pour des fond d’écran tellement les couleurs sont belles. L’ambiance sonore est aussi bien au rendez-vous, comme dans tout bon RPG qui se respecte.
Le système de combat tactique est unique et complexe tout en étant facile à comprendre. Parce que la campagne est racontée à travers les yeux d’un casting diversifié et créatif, son histoire nous embarque facilement et nous donne envie de poursuivre, de reconquérir les territoires et de trouver de nouveaux alliés avec qui s’allier. Le tout porté par une patte graphique unique et fantastique, alors n’attendez plus !
👍 Graphismes sublimes
👍 Combats RPG RTS prenants
👎 Difficile en difficulté 3 ou 4
👎 Pas de vraie interaction lors des combats