
Keeper est édité par Microsoft, développé par Double Fine Productions qui mets en avant la patte graphique de Lee Petty avec finesse. Le jeu est accessible sur toutes les plateformes où presque en version dématérialisé uniquement. C’est un jeu d’aventure à la 3e personne dont le visuel en caméra fixe peut sembler dérangeant pour les déplacements parfois. Les premières images nous font découvrir un univers entre l’ombre et la lumière.

Au bout de la jetée sombre, un phare se voit pousser des ailes en découvrant qu’il marche. Avec des pieds griffus, il titube comme un marin enivré. Dans un éclair de génie, il décide de découvrir le monde en projetant son rayon sur cette île mystérieuse. Il prend conscience qu’il révèle la nature sombre qui l’entoure avec un soupçon d’éclairage tel un magicien avec sa baguette. Cette corruption disparait car les fleurs deviennent roses sous la lumière, les buissons se gonflent de fierté et les bleus électrisent les bourgeons. Cette randonnée remplie de poésie les décors et invite à la rêverie psychédélique. Je tombe sous le charme de ce monde qui me ramène aux songes de mon enfance. Tout est si coloré qu’on en oublie la noirceur de la montagne inconnue que l’on s’apprête à gravir.

Mais notre héro ne va pas parcourir ce rocher tout seul. En effet, une brindille s’accroche à son capuchon comme la paille dans les cheveux. Entre le pélican et la mouette, cet oiseau, tout de vert vêtu, le guide et lui apporte son aide. Son chant est aussi dérangeant qu’une crécelle rouillée mais on se laisse bercé par ses cris puisqu’il n’y a ni textes ni d’indications pour nous orienter. Une amitié improbable se forme entre un morceau de ferraille marchant et un oiseau cerf-volant. Ils se cherchent et se protègent à chaque instant et l’un sans l’autre plus rien n’est évident.
On s’attache à ce lien qui les uni en participant à sa consolidation manette en mains. Nous n’avons pas besoin de complications en matière de manipulations. En effet, quelques boutons se rendent utiles mais le plus important c’est l’illumination, la découverte et les transformations.

Alors, sans direction, on évolue d’un monde à l’autre en upgradant notre luminosité pour deviner où se cache notre prochaine énigme. On se creuse le cerveau en espérant l’étincelle qui nous permettra de découvrir le prochain puzzle de notre aventure. On n’a beau courir ou sauter l’idée brillante est souvent dans l’observation de notre environnement coloré.


Entre la lune et son croissant ainsi que le soleil changeant, la difficulté vient en marchant, en naviguant, en tournoyant… On a le cœur qui bat, on se surprend devant l’imagination débordante des développeurs et de leur Directeur artistique. J’adore être transportée par un jeu. Je voyage et je m’interroge sur ma prochaine route à prendre. Je me sens aussi brillante que ce phare lorsque je trouve la solution après avoir tourné en rond.

Cette aventure muette, vous invite à la réflexion autant qu’à l’imagination. Le duo formé par les protagonistes de l’histoire est attachant. De La révélation viendra la lumière du phare et le mouvement des mécanismes par l’action de l’oiseau. Le gameplay est fluide et intuitif. C’est l’identité graphique de ce jeu qui m’a intrigué car on oppose la noirceur d’un monde imaginaire dont le personnage semble tout droit sorti d’une casse et son action bienfaitrice revitalisante.
Ce jeu apporte une brindille de poésie dans un monde de brute. Je vous recommande ce petit plaisir qui ne vous fera que du bien malgré le manque cruel de tutoriels parfois.

Trailer :
👍 L’univers visuel
👍 Les ambiances sonores
👎 Un poil court
👎 Attendez je cherche …

