[Test ps5] Moonscars

Moonscars est un jeu d’action/plateformes 2D façon metroidvania que nous avons eu la chance de tester sur PS5 à la rédaction. Inspiré de Dark Souls, Hollow Knight et Blasphemous, Moonscars nous propose une aventure difficile et sombre, bourrée de combats ardus et de phases d’exploration.

L’histoire de Moonscars nous plonge dans un monde sombre ressemblant à la toile d’un artiste torturé. Dès les premières minutes de jeu, on se rend compte de la qualité des graphismes et des animations. Les développeurs de chez Black Mermaid nous proposent un visuel agressif et noir, ou chaque ligne et chaque élément de décor semble provenir d’une peinture austère. On pense à Blasphemous et à Death’s Gambit, mais l’ambiance de Moonscars possède quelque chose de plus, d’envoutant et de tragique qui donnera envie au joueur d’explorer et d’en savoir plus.

Vous incarnez Irma, une « Clayborn » (une argillienne en français) qui se réveille dans un monde inconnu et part à la recherche de ses souvenirs et du Sculpteur, détenteur selon elle du secret de son passé et de son existence. Désireuse de le retrouver à tout prix, et affligée d’une faim sans limite pour « l’ichor », Irma devra franchir de multiples zones et interagir avec divers protagonistes pour trouver ou ce Sculpteur se cache. Ici et en toute honnêteté, la profondeur du « lore », les dialogues sous forme de rébus ou de métaphores alambiquées et les termes techniques qui se glissent dans les monologues ou les conversations ont tendance à perdre un peu le joueur. Malgré ma bonne volonté et mon sérieux en ce qui concerne la lecture des dialogues avec les PNJs, j’ai après une huitaine d’heures de jeu un peu de mal à saisir la véritable histoire de Moonscars.

Les protagonistes parlent en énigmes, les objets que l’on trouve ne nous aident pas à y voir plus clair et il est au final facile de perdre le fil. Un glossaire ou un codex aurait pu nous aider à y voir plus clair. « L’atelier » qui nous sert de hub central nous permet de voir Irma prisonnière dans une sorte de cocon (son véritable corps ?) et les PNJs assemblés autour vous parlent de ce fameux Sculpteur, qui aurait créé le monde et les êtres avec leurs défauts, puis se serait volatilisé…

Là ou Moonscars réussit est dans son côté action. Les mouvements d’Irma sont fluides et élégants et les contrôles répondent bien. Pas de lourdeur ni de délai, les coups, combos, sauts, sauts sur les murs, esquives et contre-attaques fonctionnent à merveille. Il vous est possible de contrer les ennemis avec la touche R1 et même s’il faut un petit temps d’adaptation pour prendre le coup, le résultat une fois maitrisé est jouissif. Il vous sera possible d’effectuer divers combos, d’utiliser des sorts que vous débloquerez avec l’expérience accumulée (appelée poudre d’os). Chaque ennemi tué vous donnera une quantité de poudre d’os que vous pourrez ensuite utiliser sur une arborescence de sorts (appelés Witchery). Ces sorts sont nombreux et variés : boule d’énergie, invocation de leurre, pluie de rochers, onde de choc… il y a le choix.

A l’écran sont représentées 3 barres. La grise en bas représente l’ichor, que vous obtiendrez en donnant des coups réussis sur les ennemis. Celle-ci vous permettra soit de lancer vos sorts, soit de vous soigner. La barre de vie, quant à elle, est classique et représente vos points de vie qui une fois arrivée à zéro vous renverra bien évidemment au dernier point de sauvegarde. La troisième barre, en haut à gauche, elle, se remplira au fur et à mesure que vous vaincrez des ennemis et vous servira à acheter des passifs pour le run en cours (+10% de critique, +20% de soins reçus…). On peut donc adapter son style de jeu en choisissant des passifs plus ou moins offensifs ou défensifs en fonction de nos envies.

Attention toutefois car en bon soulslike, chaque mort vous fera perdre ces passifs ainsi que votre arme secondaire. Vous pourrez retrouver votre cadavre pour récupérer ce que vous avez perdu ou vaincre votre doppelganger pour récupérer votre arme secondaire. Autre élément de gameplay dont il faut parler : la « moonhunger » qui se déclenche lorsque vous mourrez et qui rendra les ennemis plus costauds. Pour la purger, il vous faudra utiliser des graines que vous trouverez dans le monde et ainsi redonner à la lune sa teinte normale et refaire devenir les ennemis moins forts. Une mécanique un peu accessoire puisque l’on a vite fait d’avoir assez de graines pour la purger dès que celle-ci se produit.

Le bestiaire est quant à lui varié et les monstres sont difficiles sans être impossibles. Nous apprécions le bon niveau de difficulté proposée par les développeurs de Black Mermaid, tant il est rare de jouer à un jeu du genre sans rager toutes les 2 minutes. Ici, les mécaniques sont simples mais une fois maitrisées, elles vous permettent de devenir une « clayborn » meurtrière et précise. Il m’est arrivé de tuer un boss lors de mon premier essai, chose rare dans un jeu du genre !

En termes d’exploration, Moonscars nous fait penser à un Castlevania SOTN ou un Hollow Knight. Certaines zones vous seront, au début, inaccessibles et il vous faudra trouver un autre passage ou un objet vous permettant de continuer dans telle ou telle direction. Plateformes, leviers, pièges, passages secrets, tout y est pour satisfaire votre curiosité d’explorateur, et ce côté-là du jeu est à mon sens bien réussi. La carte est cependant un peu confuse et nous aurions aimé pouvoir zoomer un peu plus et y voir avec un peu plus de clarté, les tons noirs, gris et blancs n’aidants pas beaucoup à la navigation.

Moonscars, comme indiqué plus haut, est par contre visuellement très beau. On sent que les développeurs se sont inspirés d’œuvres d’art pour donner à leur jeu une patte unique. Le choix de n’utiliser que quelques couleurs, telles que le noir, le rouge, le gris ou le vert, avec diverses variations, donnent un look unique au monde. Les arrière-plans, PNJs, décors et transitions entre environnements sont sublimes et permettent au joueur de se sentir immergé dans le monde. La musique, minimaliste mais habillant bien les différentes ambiances, et elle aussi réussie.

Visuellement, Moonscars est une très belle surprise, le jeu est fluide et beau et en termes de gameplay, celui-ci est aussi efficace et bien ficelé. Malheureusement, quelques défauts viendront ternir le tableau, comme l’histoire un peu confuse, le trop plein d’éléments de gameplay (ichor, poudre, lune, doppelganger, graines…) qui viennent un peu ralentir le rythme plutôt que de l’enrichir. Malgré tout, parcourir le monde avec Irma reste un plaisir et la difficulté croissante mais jamais frustrante garde le joueur en haleine. Nous recommandons vivement pour les fans du genre metroidvania action 2D, pour les autres, à essayer pour se faire un avis précis.

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