[Test ps5] Edge of Eternity

Sorti initialement en juin 2021 sur PC et Mac, Edge of Eternity est jouable à partir du 10 février 2022 sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series S/X, service Xbox Game Pass et disponible également sur Nintendo Switch (uniquement sur le cloud) à partir du 23/02/2022. C’est un jeu de rôle développé par Midgar Studio et édité par Dear Villagers. A la rédaction, nous avons choisi de jouer sur PlayStation 5 pour partir à la découverte de ce jeu avec une vision sans apriori.

Dès le logo du jeu, on ressent une inspiration de Mistwalker (Lost Odyssey, Blue Dragon, Last Story), puis, on est rapidement balancé dans l’action. L’histoire se déroule dans une époque style médiévale fantastique dans laquelle nous sommes plongés dans une guerre divine contre des monstres étranges. Après une introduction, qui nous sert de tutoriel, nous arrivons sur un gameplay assez particulier. Ne craignez pas de perdre vos compagnons, c’est malheureusement inévitable. Après cette introduction, nous atterrissons sur la planète Heyron, et plus précisément le continent d’Astryen qui sera notre véritable champ de jeu. Nous suivons donc les aventures du jeune soldat déserteur du nom de Daryon. Sa mission est de retrouver sa sœur afin de guérir leur mère atteinte d’une maladie faisant rage sur la planète qui transforme les humains en monstres… Et bien évidemment, comme dans tout bon JRPG qui se respecte, l’histoire va rapidement évoluer pour être reliée au destin de la planète entière…

De plus en plus de JRPG évoluent et se dirigent vers des gameplay plus orientés vers l’action afin d’avoir une meilleure cohérence dans des univers toujours plus réalistes. Les fans du genre sont très nostalgiques de la belle époque des jeux PlayStation 1 ou 2 avec des combats au tour par tour. Eh bien, ces nostalgiques seront heureux de retrouver ce genre de gameplay, avec plusieurs ajouts intéressants venant apporter une dimension beaucoup plus technique aux combats. Tout d’abord, nous pouvons déplacer nos héros dans des cases sur le plateau de jeu appelé Nexus. Dans l’environnement, nous pouvons croiser des éléments qui vont encore ajouter une couche de tactique comme des pierres redonnant de l’énergie, de la magie, ou même des genres de catapultes pour envoyer des attaques puissantes. À nous de jouer un peu aux échecs afin de placer les personnages selon leurs compétences. Certains vont être plus doués pour de la magie comme Sélène notre sœur, qu’il vaut mieux mettre un peu plus en arrière-plan pour lancer des sorts, tandis que Daryon est plus un gars d’action, donc il faut être proche, ou s’amuser à contourner nos ennemis pour frapper plus fort dans leur dos. Il est également possible de poser des pièges sur le plateau contre certains ennemis, et d’autres joyeusetés du genre.

En bref, Midgar Studio a su apporter plein de petits éléments de gameplay et des personnages avec différentes capacités. Les variations du gameplay au tour par tour reste ludique alors qu’on pourrait le penser vieillissant. Et si je vous ai dit, au départ, que c’était un FRPG plutôt qu’un JRPG, c’est parce que ce sont des Français, cocorico, qui sont derrière Edge of Eternity ! Ce fut donc une belle surprise de voir des compatriotes dépoussiérer tout un genre et de le faire avec autant d’ingéniosité !

Sans avoir cette information-là, je pensais au départ qu’Edge of Eternity était un jeu japonais fait par un gros studio, puisque c’est un jeu en full 3D, comme les récents Star Ocean ou Final Fantasy pour ne citer qu’eux. Et je dois dire que visuellement, c’est là que le bât blesse. En toute franchise, ce n’est pas très beau pour un jeu de cette génération… Les textures des environnements sont assez vides, il y a énormément de glitches visuels comme du clipping (élément du décor qui apparaît au fur et à mesure). On peut régler le champ de vision, mais par défaut, on pourrait s’attendre à bien mieux. Il n’est pas rare de voir des textures traverser des personnages, des monstres dans le vide, et d’autres choses dans le même genre… Même avec le mode fidélité, qui est censé miser sur le taux de rafraichissement, l’action saccade un peu… Sur PlayStation 5, les temps de chargement sont assez courts, il y a de beaux effets de lumières et des armures assez jolies. Mais, ça n’arrive malheureusement pas à relever tous les autres défauts.

Mais, en prenant en considération que, nous n’avons pas une grosse équipe en arrière, que le jeu a réussi à être financé en majeure partie via une plateforme de socio-financement (Kickstarter), alors je salue le fait qu’ils aient fait beaucoup d’efforts pour faire un jeu alliant modernité et tradition, sans passer par la case jeux en graphismes 8 ou 16 bits que je trouve déjà beaucoup trop nombreux… Mais outre les problèmes visuels, il y a aussi des problèmes de rythme…

L’aventure est basique, mais fait le café, ça reste agréable à suivre. On a souvent envie de se dire, aller encore une petite mission pour récolter des objets pour construire une nouvelle arme, une nouvelle armure ou chercher des cristaux (genre de matéria) qui permettent de booster nos aptitudes. C’est le côté fun. Mais il y a l’envers de la médaille. On se retrouve rapidement noyé dans les quêtes secondaires et des zones assez vastes et vides à parcourir. Même si on peut tomber sur des puzzles sur lesquels on doit réussir à déplacer nos personnages avec un nombre de mouvements limités pour récupérer de jolis coffres. L’ennui peut aussi rapidement se faire ressentir. C’est leeeeeeeeeeeent. Hélas ! il est assez rare au début de l’aventure d’avoir une monture (un mignon petit gros chat) pour se déplacer plus rapidement, et même avec, ça reste assez mou du genou. Dommage.

Pour les musiques, je les ai trouvés beaucoup trop discrètes. Elles sont jolies, douces, mais pas mémorables. En revanche, pour la PlayStation 5, ce qui fait la différence, outre les performances techniques, c’est sa manette la DualSense. Et là, bah Midgar Studio n’ont malheureusement pas exploiter toutes les sensations qu’elle peut procurer. Ils se sont contentés du minimum syndical. Mention spéciale pour les doublages en japonais (mais avec une synchronisation labiale aux fraises) et des textes en français assez surprenants car ils sont parfois assez « cru ».

Edge of Eternity reste une véritable lettre d’amour au genre du JRPG. Il est indéniable que Midgar Studio (même le nom du studio est une belle référence) a su reprendre les codes du genre. Nous faisant penser aux grands noms comme Final Fantasy ou même Grandia, ils apportent une touche personnelle avec un gameplay plus technique et évolutif qui vient dépoussiérer le tour par tour. Une chose que les studios japonais n’ont pas vraiment réussie. Il arrivera donc à séduire les vieux de la vieille comme moi qui ont connu et grandi dans cette belle époque. En faisant abstraction des problèmes techniques, et d’un rythme pas assez soutenu, il serait dommage de bouder notre plaisir et de vivre une aventure à l’ancienne que nous offre Edge of Eternity !

Merci à Vanou notre testeur Québécois !

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